Nous entendons aujourd’hui fréquemment parler d’économie circulaire, de changement de paradigme vis-à-vis du contexte environnemental actuel. Il faudrait abandonner l’économie linéaire pour aller vers ce modèle circulaire. Cependant, qu’entendons-nous par là ?

Le modèle de l’économie linéaire

L’économie linéaire définit les systèmes de production et de consommation depuis la fin de la seconde guerre mondiale. Elle se schématise en une ligne avec les étapes suivantes : extraire > produire > consommer > jeter.

Tout au long de ce cycle, d’importantes quantités de ressources naturelles et d’énergie deviennent ultimement des déchets.

Ce modèle est insoutenable à long terme. À l’échelle planétaire, moins de 10 % des ressources extraites sont remises en circulation dans l’économie au terme de leur utilisation. La situation paraît encore plus préoccupante lorsqu’on examine de plus près celles qui sont renouvelables. Le 22 août dernier, l’humanité avait consommé en huit mois toutes celles que la Terre peut produire en une seule année, ce qui signifie que notre espèce a vécu à crédit de septembre à décembre 2020. Et cette date, en léger retard en 2020 dû à la pandémie mondiale (en 2019 c’était le 29 juillet), recule année après année même s’il appert que bon nombre de ressources essentielles ont déjà atteint un seuil critique quant à leur disponibilité. Nous en sommes à un point où il faudrait l’équivalent de 2,7 planète Terre pour retrouver l’équilibre, si tout le monde vivait comme les français.

Le capitalisme a fait de ce modèle une norme, le fondement même d’une croissance économique supportée par l’écran de fumée que représente cet épuisement des ressources sans perspective d’avenir. Notre civilisation en a même oublié ce que les Indiens avaient compris bien avant nous :

« Lorsque l’homme aura coupé le dernier arbre, pollué la dernière goutte d’eau, tué le dernier animal et pêché le dernier poisson, alors il se rendra compte que l’argent n’est pas comestible.« 

Vers une économie plus vertueuse

Au cours des années 1970 est apparu le modèle de l’économie circulaire dans le but de promouvoir la réduction de la consommation des ressources, la réutilisation des produits et le recyclage des déchets. Ce modèle poussait plus loin le modèle des 3R (Reduce Reuse Recycle / Réduire Réutiliser Recycler) tout en conciliant la minimisation des impacts des activités humaines et la création de valeur indispensable au développement.

L’ADEME, l’Agence De l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie, en définit les 7 piliers ainsi :

  1. L’approvisionnement durable c’est-à-dire le mode d’exploitation et d’extraction des ressources doit limiter les rebuts d’exploitation et l’impact sur l’environnement. C’est notamment valable pour l’exploitation des matières énergétiques et minérales ou l’exploitation agricole et forestière que ce soit pour les matières ou les énergies renouvelables ou non. Ce pilier recouvre les éléments relatifs aux achats privés et publics ;
  2. L’éco-conception. Dès la conception d’un procédé, d’un bien ou d’un service, il est nécessaire de prendre en compte l’ensemble du cycle de vie en minimisant les impacts environnementaux.
  3. L’écologie industrielle et territoriale ou symbiose industrielle est un mode d’organisation interentreprises qui repose sur des échanges de flux ou une mutualisation de besoins. Elle permet d’optimiser les ressources sur un territoire ;
  4. L’économie de la fonctionnalité préfère vendre l’usage du bien, c’est-à-dire le service qui permet d’utiliser le bien plutôt que de vendrele bien lui-même ;
  5. La consommation responsable accompagne et responsabilise l’acheteur afin qu’il puisse prendre ses décisions en tenant compte des impacts environnementaux à toutes les étapes du cycle de vie du produit qu’il choisit de consommer;
  6. L’allongement de la durée d’utilisation par le consommateur. Il s’agit d’encourager les consommateurs à recourir à la réparation, à la vente ou don d’occasion, ou à l’achat d’occasion ;
  7. Le recyclage pour réutiliser les matières premières issues de déchets.

Contrairement à l’économie linéaire où un peu plus de valeur se perd durant chacune des étapes, des valeurs s’y ajoutent dans l’économie circulaire qui revêt la forme de plusieurs séries de boucles dont la finalité principale consiste à combattre le gaspillage ou la perte de ressources et d’énergie.

L’économie circulaire, quels avantages ?

D’une part, l’économie circulaire offre des avantages pour l’environnement. En effet, en limitant l’exploitation des ressources naturelles, elle évite leur épuisement. En parallèle, le réemploi et le recyclage sont encouragés tout comme la fin de l’obsolescence programmée. Dès lors, l’économie circulaire permet de réduire très significativement l’émission de gaz à effet de serre et permet donc de lutter contre le réchauffement climatique.

D’autre part, l’économie circulaire est bénéfique d’un point de vue socio-économique. Ce système permet de créer de nouveaux emplois dans des secteurs durables et d’optimiser les économies d’échelle.

L’économie circulaire est affichée comme un objectif national et cette notion est introduite dans la législation française en 2015, avec la Loi énergétique pour la croissance verte.

Cette loi comporte également des objectifs ambitieux tels que :

  • augmenter de 30 % le rapport PIB et consommation intérieure de matières d’ici 2030 ;
  • réduire de 10 % les quantités de déchets ménagers ;
  • atteindre un taux de 65 % de recyclage pour les déchets non dangereux non inertes.

Le modèle de La Plastiquerie

L’économie circulaire semble donc être la solution pour établir un système plus respectueux de l’environnement et qui préserve la santé de la population.

Nous avons décidé de nous inscrire pleinement dans une démarche d’économie circulaire.

Les déchets plastiques que nous récupérons intègrent un cercle vertueux dont ils ne ressortent pas. Nous intervenons suite à la collecte et au tri, après avoir identifié des gisements de déchets exploitables que nous valorisons en objets utiles, beaux et durables.

À l’exemple de 1083 avec son jean Infini, chacun de nos objets est fabriqué à partir d’anciens objets en plastique. Les consommateurs paient avec le prix de l’objet une consigne les incitant à rapporter l’objet à sa fin de vie pour qu’il soit à nouveau recyclé.

La boucle est bouclée !

Sources :

https://blog.batimat.com/economie-circulaire/
https://www.linkedin.com/pulse/economie-circulaire-vs-%C3%A9conomie-lin%C3%A9aire-christian-leonard/?articleId=6592724551455645696
https://www.capital.fr/economie-politique/economie-circulaire-1391602

De l’économie linéaire à l’économie circulaire : un passage obligé